Améliorer son équitation, c’est la quête constante du cavalier responsable et ce, peu importe le niveau ou la discipline pratiquée. Suite à mes différentes expériences en dressage et avec des professeurs différents, j’ai décidé de te partager les choses qui m’ont le plus marqué dans ma quête d’une équitation plus compréhensive et plus à l’écoute du cheval.

1. Toujours plus de jambe

S’il y a une chose à retenir, c’est celle-ci ! En effet, quand j’étais cavalière amatrice, j’avais conscience que les jambes étaient importantes. Néanmoins, je n’avais pas (encore) compris à quel point elles pouvaient tout changer. Si tu veux travailler en équitation de légèreté, aller vers la finesse, tu vas devoir te servir de tes jambes ! Ce sont elles qui apprennent au cheval à se tenir correctement, à s’incurver et qui lui permettent d’obtenir une plus grande autonomie dans son travail.

Pour que tu te fasses une idée, la première fois qu’on m’a demandé de mettre mes jambes au contact du cheval (donc sans les utiliser, juste qu’elles restent en place et au contact des flans), j’ai eu l’impression de presser un citron de manière horriblement forte. Tant que tes muscles adducteurs ne sont pas formés, cette sensation restera… Ensuite (et seulement ensuite), tu pourras apprendre à te servir correctement de tes jambes et d’aller vers une équitation plus juste envers ton compagnon.

2. La position, ça change tout

C’est écrit dans tous les livres qui parlent de dressage… C’est bien connu et je confirme : Une bonne position, ça fait toute la différence. Il est important, avant d’essayer de dresser ton équidé, d’obtenir une bonne position car quelques centimètres (voir millimètres…) peuvent changer l’attitude complète du cheval. J’en ai d’ailleurs (re)fait l’expérience il y a quelques semaines, en orientant mieux mon pied gauche. Une fois que celui-ci a été à sa place, le cheval a modifié son attitude générale. Il a gagné en rebond et son trot était plus rythmé qu’avant. J’en remercie encore ma professeur, Hélène Arianoff pour ce moment incroyable !

3. Les taquets, c’est le mal

On a comme croyance en tant que cavalier de dressage, que les taquets nous aident. Les selliers ont même tendance à nous faire croire qu’avoir des gros taquets, c’est ce qu’il y a de mieux…

Grosse erreur !

En effet, en suivant la formation en ligne d’Eugénie Cottereau, j’ai découvert qu’en réalité les taquets nous empêchent de bouger correctement dans la selle. J’ai donc essayé et expérimenté de mon côté et effectivement, on est mieux sans taquet.
En fait, cette partie de la selle nous bloque au niveau de la cuisse et cela à une répercussion sur l’entièreté de notre corps, et principalement sur notre bassin. Le fait d’être bloqué d’un côté bloque tout le reste. Il est plus facile (une fois l’équilibre trouvé) de monter sans car notre assiette est meilleure et elle est donc plus liante. Par conséquent… On monte mieux.

4. Ce n’est pas à toi à prendre le contact mais à ton cheval à venir chercher son mors

Aussi difficile que cela puisse paraitre (et ça l’est encore plus dans la pratique), ce n’est pas à nous, -cavalier- à prendre le contact mais c’est au cheval à venir s’étendre pour tendre ses rênes. Il en va de même dans les exercices difficiles, où le cheval a tendance à se contracter et à raccourcir l’encolure. Il ne faut pas vraiment raccourcir ses rênes pour garder le contact mais pousser le cheval à venir chercher le mors. Beaucoup trop de cavaliers (amateurs et professionnels) ont tendance à raccourcir leurs rênes pour avoir du contrôle. Hélas cela contraint le mouvement du cheval et ses allures en sont donc altérées. Malheureusement, avoir un cheval qui vient chercher du contact demande du temps (parfois plusieurs années), du travail et de la patience, choses que les professionnels n’ont pas toujours. Il est donc plus facile de prendre des rênes plus courtes pour donner l’impression que… Mais les cavaliers avertis ne sont pas dupes et savent voir la différence.

5. Un cheval « sur la main » ne signifie pas un cheval qui travaille avec son dos

L’équitation moderne semble être régie par cet effet de mode qui consiste à mettre le cheval sur la main car il y a cette croyance qu’un cheval placé travaille avec son dos. Aussi aberrant que cela puisse paraitre pour certaines personnes (je suis passée par là 😉 ), ça n’est pas ce qui se passe dans la réalité.
En regardant des vidéos de Philippe Karl, qui explique justement ce concept, je suis restée sceptique la première fois car il explique qu’un cheval peut avoir la tête en l’air et travailler avec son dos. Ce qui est bien avec les chevaux, c’est que c’est eux qui te disent si ton travail est juste ou non. J’ai donc décidé de tester et je me suis rendue compte qu’effectivement, un cheval pouvait très bien avoir la tête « en l’air » et travailler avec son dos !
Sentir le dos qui bouge sous ma selle, sans demander au cheval de se placer par mes mains a été révolutionnaire pour moi et j’ai vécu ce moment comme une libération ! En effet, j’ai toujours cherché une équitation qui ne place pas le cheval par contrainte mais qui voit cela comme une finalité. En réalité, un cheval qui est gainé dans son corps et qui travaille avec ses abdos (condition sine qua non pour que le dos travaille) se mettra naturellement sur la main. Il ne faut donc pas chercher à le coincer par le bout du devant, car cela n’aura pas d’autre effet que de le coincer…

Bonus : Pour augmenter le contrôle, il faut oser lâcher prise

Un cheval qui a peur, qui fait des écarts ou qui démarre sans en avertir la personne sur son dos… Ce sont des comportements qui ont tendance à nous faire raccourcir nos rênes afin d’avoir plus de contrôle. Hélas, c’est souvent l’inverse qui se passe. En raccourcissant les rênes, nous montrons notre tension à notre équidé et celui-ci se tend d’avantage. En faisant cela, nous renforçons son idée de crainte et il sera encore plus regardant à ce qui se passe.

Il faut donc -et je ne dis pas que c’est facile- rallonger ses rênes, faire une descente d’encolure (ou du moins essayer) afin de faire comprendre au cheval qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur et qu’il peut travailler décontracté. Cela demande au cavalier de maitriser ses émotions, de s’auto-contrôler mais sur du long terme, c’est ce qui donnera le plus de résultat. Ca apprendra aussi au cheval à ne pas paniquer à chaque fois qu’il a peur de quelque chose et le lien entre vous deux ne fera que se renforcer. Pour t’aider avec un tel cheval, tu peux aussi passer par le travail à pied. Celui-ci permet de régler beaucoup de problème avant de les aborder monté.

Cheval en cordelette
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