Suite à l’article précédent concernant le froid et dans lequel j’évoquais l’importance de l’échauffement, j’ai décidé d’écrire un article dédié à ce moment précis lors d’une séance d’équitation. Lorsque je travaille un cheval ou que je donne cours, chaque séance commence par un échauffement. Cet échauffement sert aussi bien au cheval qu’au cavalier lui-même et lorsqu’il fait froid, ça permet d’éviter les blessures aussi bien chez l’un que chez l’autre.
L’échauffement permet de réchauffer les muscles, les tendons et les articulations. Si ces systèmes travaillent à froid, les chances de blessures sont beaucoup plus élevées. Il est donc important, avant chaque séance, de prendre le temps qui est nécessaire pour cet exercice. C’est aussi celui-ci qui va nous permettre de donner le rythme et l’allure que nous demanderons par la suite à notre monture.
Par quoi commencer un échauffement lors d’une séance à cheval ?
En début de séance, je commence par marcher au pas rênes longues. Je compte environ 3-4 minutes de pas libre avant de commencer l’échauffement actif. Une fois le cheval mis dans un pas actif et décontracté, je prends le contact sur les rênes tout en demandant une extension d’encolure. Le but est que le cheval s’étire dans l’entièreté de son corps. Je ne vais donc pas chercher à avoir le nez par terre, ce qui a souvent comme conséquence de mettre le cheval sur les épaules. Ce que je cherche est l’étirement depuis le bout du nez (qui doit aller en avant) jusqu’au bout de la queue. Pendant cet échauffement, le cheval doit élever son garrot et se sont ses muscles pectoraux et abdominaux qui vont permettre ce mouvement. Je cherche donc l’inverse du cheval qui tombe sur les épaules parce qu’on lui met à tout prix le nez par terre, sans en comprendre les mécanismes et les conséquences.
Une fois que j’ai obtenu le rythme souhaité dans le pas, je passe au trot. Dans cette allure, je vais rechercher les mêmes choses qu’au pas sauf qu’en plus, je vais aller chercher le rebond de l’allure. Le trot va me permettre d’assouplir les jarrets, de chercher plus de liant et plus de rebond. Pour les chevaux dit « trottinette » (ceux qui précipitent leurs allures), il est important de les ralentir, de les mettre en « slowmotion ». Pour cela, le cavalier doit être maître du rythme de son propre trot enlevé. On va chercher une allure plus lente tout en augmentant l’engagement des postérieurs. On va donc demander au cheval de ralentir le rythme, de regarder où il met les pieds et de faire attention à chacun de ses mouvements. Cette recherche de ralenti est très importante pour les chevaux de ce type-là.
Pour les chevaux mous, c’est le moment où je vais m’assurer qu’ils sont devant ma jambe. Je vais leur imposer un rythme soutenu (sans pour autant qu’ils précipitent) car le rythme que je donne à l’échauffement est le rythme que je vais demander durant toute ma séance. Il est donc important que le cheval réagisse à ma jambe et y réponde correctement. Et une fois le bon rythme établi, je passe à la suite : le galop.
Échauffer au galop plutôt qu’au trot, pourquoi ?
Le trot est une allure rebondissante dans laquelle le dos ne travaille pas beaucoup. Pour pouvoir échauffer le dos, l’assouplir et lui permettre d’avoir une certaine mobilité, il est parfois mieux d’échauffer son cheval au galop plutôt qu’au trot. C’est notamment le cas pour les chevaux dont le dos est assez figé et qui manque de mouvement. Le galop est donc très intéressant pour cette particularité. Mon ostéopathe équine conseille d’ailleurs à certaines personnes de longer leurs chevaux plus longtemps au galop afin de retrouver une certaine mobilité dans le dos. Le galop lors de l’échauffement est donc une allure qu’il ne faut pas négliger car ça apportera beaucoup de bien au cheval.
Et le cavalier, à quoi doit-il faire attention ?
L’échauffement à cheval est un bon moment pour travailler sa position et s’assurer de la stabilité de celle-ci. En effet, étant donné que tu dois moins te concentrer sur le cheval, ton cerveau aura plus de facilité à penser à tes mouvements. En début de séance, le cavalier doit faire attention à ne pas gêner le cheval et à être léger dans sa selle. Au trot, tu vas donc devoir trotter enlevé en faisant attention à ne pas retomber dans ta selle. Et au galop, si le cheval précipite son allure, tu peux aussi te mettre au galop enlevé. C’est une façon pour toi, cavalier, d’imposer le rythme à ton cheval. Si tu ralentis ton trot/galop enlevé, ton cheval ralentira aussi. Incroyable, non ?
C’est aussi le moment de vérifier que tes jambes sont bien descendues, que tu ne t’accroches pas à tes rênes pour te mettre debout (si c’est le cas, un peu de mise en selle ne fera pas de tord 😉 ) et que tes genoux ne sont pas serrés. Beaucoup de cavaliers s’accrochent à la selle avec leurs genoux. Cela a pour conséquence de bloquer le bassin et donc l’assiette. Et malheureusement, si tu n’as pas une bonne assiette à cheval, Tu seras un poids pour ton cheval et la plus part des exercices de plus haut niveau seront difficile à exécuter.
Ps : en cas de froid extrême (comme la semaine qui vient de passer), je conseille à tous les cavaliers de faire quelques exercices comme des squats ou des petits sauts avant de monter à cheval. C’est un bon moyen pour échauffer les genoux, le dos et les chevilles.
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