Dans ma carrière, j’ai rencontré pas mal de chevaux catalogués comme peureux et pour lesquels, une fois l’étiquette mise, on ne cherchait pas à aller plus loin et à régler le problème. En effet, des chevaux qui font des écarts (surtout en hiver), qui regardent de travers tout ce qui a bougé de place ou qui voient des fantômes, je pense qu’on est tous plus ou moins d’accord pour dire que c’est monnaie courante…

Mais ça ne devrait pas.

En effet, de mon côté, je catégorise la peur comme quelque chose qu’il faut travailler. Il peut arriver qu’un cheval, même après désensibilisation, reste assez peureux mais en le confrontant à un tas de stimuli et en lui expliquant comment réagir lorsque ça lui fait peur, on obtient souvent de bonnes réactions et un cheval plus serein face à la nouveauté.

La première chose à faire, c’est d’analyser notre cheval, de regarder dans quelle(s) situation(s) il a peur et de comprendre pourquoi. Beaucoup de chevaux sont dans des environnements dans lesquels nous, humains, pensons qu’ils sont OK sauf qu’en fait ce n’est pas le cas. Alors imagine, un cheval qui est dans un environnement dont il a peur constamment, comment veux-tu qu’il soit serein au travail ?

Pour rendre le cheval moins craintif, on va donc regarder et analyser un par un les éléments qui posent (ou non) problème. Une fois que ceux-ci sont repérés, on va pouvoir travailler dessus et amener une certaine sérénité au cheval.

Pour t’aider à analyser la situation, voici quelques questions que tu peux te poser :

Mon équidé est il à l’aise dans son environnement ? A-t-il peur quand il est au boxe ? Comment se comporte-t-il en carrière ? Est-ce qu’il y a un endroit en particulier qui lui fait peur ? Est-il ok avec le fait que tu le brosses et le touche partout ? A-t-il accepté convenablement les outils avec lesquels tu travailles (comme le stick ou la chambrière) ? Etc. Etc.

Il est évident que chaque cheval est différent et ce n’est donc pas parce que tu as solutionné un problème avec l’un, que la source de peur sera la même avec le second. Il faut donc, à chaque fois que tu es avec un nouveau cheval, se reposer les mêmes questions et analyser les réponses de ton compagnon.

Le travail à pied

La première chose à faire avec un cheval craintif (et avec tous les chevaux en fait 🙂 ), c’est du travail à pied. C’est en effet via ce travail que tu vas pouvoir renforcer le lien que tu as avec lui et que tu vas lui apprendre à te faire confiance. Mais avant de travailler la désensibilisation, assure toi que le respect est intégré, que ton cheval respecte ses distances vis à vis de toi et qu’il ne te foncera pas dessus si une bâche est par terre et qu’il refuse de l’approcher. Le respect, c’est donc le B.A.B.A de l’équitation.

Après une séance de longe, tu peux aussi faire du travail à pied

Ça montre aussi à ton cheval que tu es le dominant et que donc, tu vas pouvoir gérer la situation en cas de panique. Ensuite, tu vas pouvoir aborder des exercices plus spécifiques, comme de la désensibilisation et le renforcement des liens que tu as avec ta monture.

Le cheval qui voit des fantômes

Certains chevaux sont des spécialistes pour voir des martiens ou des pokémons que l’œil humain ne peut pas percevoir. Avec ceux-là, il va falloir regarder sur du long terme si quelque chose cause leur réaction ou si c’est juste aléatoire. Par exemple, est-ce que c’est un changement de lumière, un changement de couleur, de matériau etc. qui est dans la piste ou si c’est simplement aléatoire.

S’il s’agit d’un changement de couleur ou de lumière, l’idéal est de travailler à des endroits où il y a des traces sur le sol (ombre/soleil etc). Premièrement, tu devras travailler cela à pied, et ensuite tu pourras te remettre en selle. Un exercice qui aidera beaucoup, c’est le passage sur une bâche. Andy Booth a fait une belle vidéo pour apprendre ce type de travail.

Si la peur est aléatoire, je te conseille, après avoir désensibilisé à pied, le travail avec des rênes longues et en extension d’encolure.

Le travail rênes longues

Le fait de mettre la tête en bas (en extension d’encolure), cela va libérer des endorphines et ça va aider le cheval à se calmer. De mon côté, j’ai une étape préparatoire qui consiste à marcher partout à pied dans la carrière et à mettre du renforcement positif là où le cheval à peur (attention, renforcement positif ne signifie pas bonbon. Tu peux te rendre sur cet article si tu veux en savoir un peu plus là-dessus 😉 ).

Une fois que le cheval passe partout en main, je me mets à cheval et je travaille en donnant les rênes à ma monture. Cela lui permet d’apprendre à gérer ses peurs et à comprendre qu’il n’est pas dans un environnement hostile.

Le cheval qui a peur des nouveaux objets ou des objets qui sont déplacés

Ca, c’est un grand classique des chevaux ibériques ! Que ce soit les lusitaniens ou les PRE (pure race espagnol), ils ont tous les deux l’art de ne pas aimer leur environnement qui change. En effet, ce sont des chevaux émotifs, ils montent donc vite en pression et à la moindre petite chose qui change autour d’eux, c’est comme si on avait placé un monstre duquel il faut se méfier.

Avec ces chevaux là (que ce soit des ibériques ou non, peu importe en fait), il faut régulièrement changer l’environnement. Il faut rendre l’inhabituel habituel. Et lorsqu’on place un nouvel objet à un nouvel endroit, on prend le temps de désensibiliser le cheval à cette nouvelle chose. Au début, tu perdras beaucoup de temps car cela demande du temps et de la patience, mais par la suite, tu en gagneras énormément !

L’equifeel peut aider ton cheval à gérer ses émotions et ses peurs

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