Parmi mes clients, j’ai plusieurs cavaliers qui ont des jeunes chevaux et qui sont tous confrontés au même problème : Leur cheval ne tourne pas ou en tout cas, pas comme ils le voudraient.

En lisant cela, tu vas sans doute penser que c’est normal puisque ce sont des jeunes chevaux et qu’il leur faut du temps pour apprendre. Effectivement, ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus. Après quelques mois passés sous la selle, notre monture est tout de même censée tourner correctement. Tu dois pouvoir enchaîner les serpentines, les arrêts et les transitions entre les différentes allures. Si à ce moment là ton cheval ne tourne pas encore ou a des difficultés à faire ses cercles, il faut alors se poser les bonnes questions.

C’est là que ça devient intéressant et qu’il est, à mon sens, nécessaire d’en parler.

Lors des premières séances montées d’un jeune cheval, on lui apprend à tourner en écartant sa rêne intérieure. On lui donne une indication en lui ouvrant la porte. Le problème, c’est que lorsqu’on continue comme ça, il arrive un moment où on ouvre de plus en plus grand la porte et notre équidé esquive et ne tourne plus. Problématique, n’est-ce pas ?

En réalité, c’est tout à fait normal et si cela t’es déjà arrivé, je t’invite à poursuivre la lecture 🙂

En effet, en ouvrant la main intérieur, on va demander une incurvation au cheval. Celui-ci va donc mettre son bout du nez à l’intérieur, ce qui a pour effet de reporter du poids sur l’épaule extérieure. Or s’il y a du poids sur l’épaule extérieure, le poulain va être emporté par ce transfert de poids et va donc se déporter à l’opposé de ce qu’on voulait. En résumé, notre yearling va agrandir son cercle et faire une patate, plutôt qu’un cercle rond car son propre poids va l’emmener à l’extérieur.

Par exemple, je suis piste à main gauche et je veux faire un cercle à gauche avec un cheval fraîchement débourré. Voici comment ça se passe lors des premières séances montées du cheval : le cavalier ouvre la main gauche, tourne son buste vers la gauche et si ça ne tourne pas assez, il ouvre encore plus sa main gauche, le but de cette action étant de mieux montrer la direction à prendre.

Mais as-tu déjà réfléchi à ce qu’il se passe côté cheval ?

La main du cavalier s’ouvrant côté gauche, le nez et la tête du cheval se mettent à gauche. Suite à cela, il y a un transfert de poids et l’épaule droite va être plus chargée que l’autre épaule. Le cheval va donc être emmené par son propre poids (à droite donc) et lorsque le cavalier ouvre encore plus sa main gauche, le transfert de poids est d’autant plus important. La monture va donc encore plus tomber sur son épaule droite et aura de plus en plus de mal à tourner vers le gauche. Problématique, n’est-ce pas ?

Alors comment résoudre le soucis ?

La solution la plus facile dans un premier temps est de commencer à tourner en contre pli. Donc si on est à main gauche, on met le bout du nez à droite et on tourne à gauche. Cela va introduire plusieurs notions chez le cheval, dont la rêne d’appui.

Ceci dit, la meilleure des solutions est de se concentrer sur le cavalier, sa position et les actions de ses jambes. En effet, si le cheval a déjà plusieurs semaines de travail sous la selle, on va pouvoir commencer à lui introduire les bonnes aides. Au départ, avec un jeune, on dit toujours « Main sans jambe, jambe sans main ». Effectivement, pour ne pas mettre de la confusion, ce principe est à respecter lors du débourrage. Mais une fois qu’on avance dans le travail, on va introduire petit à petit les aides que l’on veut chez le cheval dressé. Or pour tourner, on utilise la jambe intérieure et la rêne extérieure.

Avec un jeune, on va donc petit à petit mettre sa jambe intérieure (dont le but est de « pousser les hanches à l’extérieur »), arrêter d’ouvrir sa rêne intérieure et commencer à prendre du contact sur sa rêne extérieure.

Lors d’un de mes cours avec une cavalière qui était confrontée à ce problème, on a principalement (pour ne pas dire uniquement) travaillé sur sa position. Une fois la séance terminée, elle m’a avoué que ça faisait des semaines que son cheval n’avait pas aussi bien tourné. Pourtant, lors de notre séance, nous ne nous sommes pas concentrés sur le problème mais uniquement sur la cavalière et la façon dont elle se tenait à cheval et pour tourner.

Pour conclure cet article, j’aimerais terminer en disant que la position du cavalier est très importante et si tu rencontres des problèmes pour tourner, pense à ne pas trop ouvrir ta rêne intérieure.

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cheval couché