Avec l’arrivée de l’équitation dite éthologique, on a vu une vulgarisation des méthodes utilisées en équitation, dont notamment l’utilisation de la friandise pour travailler son cheval. Avant toute chose, je voudrais préciser que dans ma vision de l’équitation, l’éthologie fait partie intégrante de la vie du cheval et de tout ce qui l’entoure.

En effet, s’assurer que son cheval est OK dans son lieu de vie et qu’il est à l’aise avec les outils qui l’entourent, cela devrait faire partie de la vie de tous les jours. Je pense que l’arrivée de l’équitation dite éthologique est une bonne chose car il y avait (et il y a toujours) beaucoup de travers en équitation. Mais nous devrions surtout faire attention à ce que nous transmettons et à l’idée d’avoir un cheval heureux ainsi qu’à l’aise dans son environnement, peu importe la discipline que nous exerçons.

Que tu sois cavalier de dressage, de cross, de jumping ou que tu fasses du travail à pied, un cheval qui te bouscule ne devrait pas faire partie de ton quotidien. En effet, ton compagnon doit te respecter et ce, peu importe la discipline que tu pratique avec lui.

Bon c’est bien tout ça, mais on ne parle pas de friandise là…

Alors la récompense, pour ou contre ?

Ceux qui me connaissent peuvent confirmer que je ne suis pas pour la friandise comme récompense. En effet, j’ai pu observer que les cavaliers qui travaillent avec des bonbons en ont souvent fait des automatismes. Ils demandent un exercice et ils récompensent de suite. Malheureusement, ce mode de schéma a des conséquences que l’on n’imagine ou qu’on ne remarque pas toujours.

Par exemple, si tu veux habituer ton cheval à un objet qui lui fait peur et que tu lui donnes des bonbons, il peut sembler avoir accepté l’objet en s’en approchant facilement.

Malencontreusement, ton loulou aura toujours peur de celui-ci mais il s’en approchera pour avoir la friandise. L’objet n’a donc pas été accepté, ce qui induit que la peur est toujours présente mais elle est cachée. Le cheval sait qu’il va avoir un bonbon (ou une carotte) et il va quand même aller vers cet objet.

En fonctionnant de la sorte, tu n’apprends pas à ton cheval à gérer sa peur. A chaque fois qu’il sera confronté à quelque chose de similaire, sa réaction sera la même et la peur sera de nouveau présente. Le problème n’est donc pas résolu, il est juste caché par un artifice (le bonbon).

La relation homme – cheval se construit au fur et à mesure du temps passé ensemble

En plus de cela, la récompense peut fausser la relation que tu as avec ton cheval. Dans mes leçons de horsemanship, j’aime bien travailler le join up car ça permet à l’équidé d’accepter son cavalier en tant que leader. Si, lorsque ton compagnon vient vers toi, tu lui donnes une friandise, il ne va pas venir parce qu’il t’accepte mais parce qu’il reçoit un bonbon. Cela fausse donc la relation que tu entretiens avec lui.

Pour te donner un exemple, si la même relation était établie entre deux êtres humains, on irait jusqu’à dire que l’autre est un profiteur car il agit par intérêt. Pas terrible n’est-ce pas ?

Introduire des friandises de manière systématique avec les chevaux peut aussi engendrer un manque de respect, et plus particulièrement un manque de respect de ta bulle. Autour de toi, tu dois avoir un espace (ta bulle) dans lequel le cheval ne peut pas venir. Si tu mets des friandises dans tes poches, ton cheval aura vite fait d’en réclamer et de venir sentir tes poches à tout moment. Fais attention à cela car ça peut devenir très embêtant…

Les bienfaits de la friandise

Je terminerai cet article en nuançant mes propos car il y a du positif et du négatif dans tout. Dans le cas des bonbons, ceux-ci peuvent résoudre des problèmes que nous aurions eu plus difficile à surpasser autrement. Il est donc intéressant de savoir quand et comment les utiliser pour que, si tu utilises une friandise, l’apport de celle-ci soit optimal et non pas néfaste.

Ceci dit, si tu n’as jamais appris à travailler avec, je te conseille de ne pas en utiliser car on en abuse vite et cela engendre des problèmes, tels que ceux cités plus haut.

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