Le pas, dans l’équitation allemande traditionnelle, est une allure qui est peu travaillée. Ils considèrent que le travail au pas réduit l’impulsion du cheval et qu’il vaut donc mieux débuter les exercices au trot. C’est à mes yeux une grande erreur car le travail au pas est rempli de points positifs et permet au cheval une meilleure compréhension des nouveaux exercices.
Qu’est-ce que le pas en équitation ?
Le pas est une allure marchée à 4 temps, durant laquelle le cheval a toujours au moins deux membres au sol. C’est une allure symétrique qui fait entendre 4 battues égales durant lesquels la colonne vertébrale présente des mouvements d’ondulation. C’est pour cela qu’au pas, le cavalier sent les mouvements du cheval le faire aller d’avant en arrière dans sa selle.
Le rythme de cette allure peut varier mais les 4 battues doivent rester égales. Dans le pas, on peut compter 4 pas différents : le pas rassemblé, le pas moyen, le pas allongé et le pas libre. Comme tu peux le constater, le pas de travail n’existe pas. Il est donc judicieux de travailler son cheval au pas rassemblé dès que possible (mais pas trop tôt non plus), afin de ne pas rester dans un pas trop ample, ce qui n’aiderait pas le cheval dans les exercices demandés. Mais attention aussi à ne pas confondre un pas rassemblé avec un pas endormi.
Quels sont les bienfaits du pas ?
Etant donné que beaucoup de cavaliers pensent que le pas n’est pas nécessaire dans le travail du cheval, j’ai décidé de t’énumérer ici les points positifs de cette allure.
Premièrement, le pas permet au cheval de réfléchir et d’assimiler l’exercice. En effet, dans cette allure, le cheval a le temps de penser et réfléchir où poser chaque pied. C’est donc important pour lui car ça lui permet d’assimiler la nouveauté.
Deuxièmement, le pas permet de travailler dans la décontraction, chose qui est indispensable dans le travail du cheval.
Troisièmement, cette allure laisse le temps au cavalier de rectifier et de corriger ce qui ne va pas. La réaction du cavalier sera donc meilleure car le timing des aides utilisées sera plus précis qu’au trot. De fait, au trot, le temps que tu agisses avec ta jambe ou ta main, ton cheval est déjà sur sa foulée suivante tandis qu’au pas, tu as le temps d’agir avant que ta monture ne pose un autre pied au sol. Intéressant, non ?
De plus, le pas permet de calmer certains chevaux sensibles ou nerveux, notamment en passant par les exercices de basse école. C’est un excellent moyen de les mettre dans le travail tout en s’assurant qu’ils ne montent pas en pression. D’ailleurs un conseil, si tu as un cheval qui monte vite en pression et que tu ne t’en sors pas au trot ou au galop avec, n’hésite pas à faire une pause, à repasser au pas et ensuite à reprendre l’exercice qui pose problème. Les chevaux nerveux sont des chevaux qui redescendent rarement en pression par eux-même. Nous devons donc, nous en tant qu’humain et cavalier, les aider en leurs accordant, notamment, des temps de pause et en travaillant dans l’allure la plus lente.
La qualité du pas détermine la qualité du trot et du galop
Le rythme et l’attitude du cheval que l’on a au pas détermine la façon dont le cheval sera au trot et au galop. Si le pas est lent et mou, les allures supérieures ne seront pas soutenues et le cheval ne se portera pas. Autrement dit, il ne tendra pas correctement sa ligne du dessus alors que c’est elle qui permet de soutenir le cavalier sur le dos de l’équidé. Si ton cheval est endormi au pas, le trot qui s’en suivra sera ouvert et endormi. Il est donc important d’avoir un pas dynamique et soutenu. Dans cette allure, tu dois avoir la sensation que ton cheval compte ses pas, et ce, avec un rythme soutenu.
Comment garder l’impulsion au pas ?
J’ai envie de te dire : il faut user de tact.
Ca, c’est la réponse facile… car toute l’équitation repose sur le tact du cavalier.
Mais plus sérieusement, pour garder un pas dynamique, il faut tout d’abord s’assurer que le cheval est devant ta jambe, c’est-à-dire qu’il répond à ta jambe dès que tu la mets. Si ce n’est pas le cas, les transitions pas-trot-pas sont tes alliées. Tu peux aussi varier en arrêtant ton cheval, le faisant reculer et en partant directement au trot. Cela donnera du dynamisme à ton compagnon avant de repasser au pas et travailler dans cette allure.
Afin de garder l’intérêt de ton cheval, n’hésite pas à enchaîner les exercices (cessions à la jambe, appuyer, hanches en-dedans, hanche en-dehors, volte, demi-volte, épaules en dedans etc). Il peut aussi être bon de faire quelques foulées dans un exercice, et ensuite quelques foulées dans un autre exercice. Le but est de varier tant que possible ce que tu fais afin de garder l’intérêt de ton cheval éveillé.
Le pas rassemblé n’est pas un pas endormi mais c’est plutôt un pas majestueux. Il ne doit pas être précipité afin de ne pas remettre le cheval sur les épaules.
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