Pour commencer à comprendre le trot et ses différentes gammes, regardons ce que le dictionnaire Larousse nous en dit : « Allure du cheval, et de certains autres quadrupèdes, intermédiaire entre le pas et le galop, celle-ci est caractérisée par des battues également espacées, exécutées successivement par chaque bipède diagonal. »
Dit différemment, le trot est une allure à deux temps dans laquelle le cheval saute d’un diagonal à l’autre, ce qui inclut un temps de suspension. Le but du cavalier va être d’améliorer le rythme tout en augmentant ce temps de suspension.
Un trot de qualité requière une impulsion naturelle, un rythme régulier, de l’élasticité dans les foulées et dans les jarrets, ainsi qu’une bonne cadence. Grâce aux exercices de basse école, nous allons pouvoir augmenter l’impulsion naturelle de l’allure, et c’est ça qui va rendre le cheval plus dansant, plus léger et plus agréable à monter.
Quels sont les différents trots ?
Le trot de travail
Le règlement de la FEI décrit le trot de travail comme suit : Le trot de travail est une allure intermédiaire entre le trot rassemblé et moyen dans lequel un cheval non encore entraîné et prêt aux mouvements rassemblés se présente dans un bon équilibre tout en restant dans la main.
Ce que j’interprète de cette description, c’est qu’il s’agit d’un trot que l’on va aborder avec des jeunes chevaux car ceux-ci ne sont pas encore prêts pour le trot rassemblé. Ce n’est donc pas un trot que l’on vise à garder mais plutôt à faire évoluer pour arriver au trot rassemblé.
Le trot rassemblé
Le trot rassemblé contient des foulées plus courtes que dans les autres trots. Celui-ci a un rythme plus soutenu et une impulsion plus grande, ce qui rend le cheval dansant. Ce trot rassemblé est supposé contenir un temps de suspension plus grand, ce qui est rarement le cas dans notre équitation moderne. Un vrai trot rassemblé devrait être défini par une augmentation du temps de suspension, le relèvement des membres et un posé léger et élastique des 4 pieds. Les jarrets doivent aussi être engagés et fléchis sous la masse.
Il ne s’agit donc pas de simplement raccourcir la foulée. La recherche du rassemblé implique beaucoup plus de choses que cela.
Le trot moyen
C’est un trot qui se situe entre le trot de travail et le trot allongé. Il faut le voir comme un allongement modéré. Les foulées sont plus grandes que dans le trot rassemblé mais elles restent plus petites que dans le trot allongé.
Afin d’obtenir un trot moyen de qualité, il faut avoir obtenu un équilibre qui permet des gestes d’ampleur égale et cadencés car il résulte de la flexion des articulations. Il est donc important de travailler la souplesse des articulations avant de passer à un tel exercice.
Pour passer du trot rassemblé au trot moyen, il est intéressant de partir d’une épaule en-dedans au trot rassemblé pour ensuite partir sur la diagonale au trot moyen. L’engagement des postérieurs grâce à l’épaule en-dedans permet un allongement plus vigoureux et une meilleure détente des 4 membres.
Pour en savoir plus sur l’épaule en-dedans, découvre ici mon article.
Le trot allongé
Dans le trot allongé, le cheval agrandit ses foulées au maximum. Ceci est le résultat d’une bonne impulsion et d’un bon équilibre. Dans ce trot, il faut veiller à ce que le cheval ne tombe pas sur les épaules. Les transitions du trot rassemblé au trot allongé au trot rassemblé sont importantes car elles permettent de garder un cheval perméable et attentif aux aides. C’est aussi les transitions qui permettent au cheval de devenir dansant dans ses allures.
Et pour le cavalier ?
Le trot est l’allure dans laquelle le cavalier est le plus secoué. Afin de pouvoir accompagner le cheval et préserver son dos, il est important d’apprendre à suivre les mouvements du dos du cheval. Etant donné que c’est une allure sautée, notre bassin doit suivre ce bond. On va donc devoir faire des allers-retours avec notre buste afin de garder un contact permanent entre nos fessiers et la selle.
Pour cela, il est important de lâcher les genoux et de ne pas s’agripper avec ceux-ci. Si les genoux sont bloqués, le mouvement du bassin ne sera pas ample et on perdra donc en assiette. Pour améliorer ton trot assis, je te conseille de travailler régulièrement sans étrier tout en pensant à descendre un maximum tes jambes.
Il y a aussi une astuce que peu de gens connaissent car les selliers tentent à nous induire en erreur. Il s’agit d’avoir des taquets qui s’arrêtent au-dessus de notre genoux ! Malheureusement, très peu de selliers font encore des selles avec des taquets de petite taille. Néanmoins, j’ai pu m’apercevoir (et je tiens à remercier Eugénie Cottereau pour ça !) que lorsque le genoux est bloqué par les taquets, le bassin est lui aussi bloqué.
Cet article étant déjà suffisamment long, je te donne rendez-vous dans 2 semaines, pour découvrir les différents exercices que tu peux faire avec ton cheval afin d’améliorer son trot.
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