Choisir ses guêtres ou mettre les bandages que l’on vient de s’acheter… C’est devenu à la mode de protéger les jambes de son cheval mais sais-tu pourquoi tu le fais et ce que cela engendre chez ton cheval ?
Si ce n’est pas le cas, je te conseille vivement de lire ce qui suit.

A quoi servent les protections ?

Les membres des chevaux sont fragiles. Il est donc important d’en prendre soin et c’est pourquoi la plupart des cavaliers protègent ceux-ci lors du travail. Comme leurs noms l’indiquent, les protections servent à protéger. Mais pas que… En effet, en fonction de ce qu’on choisit, l’impact sur les membres sera plus ou moins grand. Les bandes par exemples ont aussi un effet de soutien du membre, ce qui peut être intéressant pour un cheval qui a ou a eu des problèmes aux tendons.

Principalement, on utilise des guêtres car elles vont protéger contre les frottements et les chocs (avec un obstacle, un sabot ou encore un caillou). Mais t’es-tu déjà penché sur l’impact de ces guêtres sur le long terme ?

© Pixabay

On ne le sait pas tous mais malheureusement, l’usage des protections peut nuire aux jambes du cheval. Cette nuisibilité est liée à la surchauffe que cela provoque sur les membres, et plus particulièrement sur les tendons. Plusieurs études scientifiques ont été menées sur l’impact des protections et les résultats sont sensiblement similaires.

Cheval-in dans son article sur les guêtres nous partage les résultats de l’étude qui a été menée par des scientifiques de l’Université d’État du Middle Tennessee. Je t’invite à aller lire l’article sur leur blog si l’étude t’intéresse. Etant donné qu’elle n’a été réalisé que sur six chevaux, j’ai décidé de partager les résultats de l’étude la plus récente que j’ai pu trouver. Elle a été réalisée en 2017 par des Slovaques. Ils ont mesuré les températures des membres avant et après une longe de 22,5 minutes (10 minutes de pas, 5 de trot, 2,5 de galop et 5 de pas). Voici ce que ça a donné :

– Bandes en polyester (polaire) : +16,5°C
– Guêtres ouvertes : +14,3°C
– Guêtres en cuir : +14,3°
– Guêtres coquées aérées : + 13°C
– Guêtres fermées en sympatex : +12,3°C
– Guêtres fermées en néoprène : +11,9°C
– Jambes nues : +3°C

Mais alors, quelles protections utiliser ?

Dans certains cas, il n’est pas recommandé de se passer de protection. C’est notamment le cas pour le cross car l’impact sur les jambes peut être plus fort qu’à l’obstacle ou qu’en dressage. Il est donc intéressant de se demander quel type de protections on va prendre et pourquoi.

Les guêtres

Les guêtres aérées de chez Kramer

Il existe différents types de guêtres en fonction de ce que l’on souhaite protéger. Ce qui est important à retenir, et ce peu importe les guêtres choisies, c’est que la taille doit être appropriée. Autrement, on risque de créer des frottements là où il ne devrait pas y en avoir.

Dans les différentes types de guêtres, nous avons les guêtres ouvertes. Elles servent à protéger les tendons et les côtés du membre. Grâce à elles, on évite les zones de frottements entre les deux membres et l’impact qu’il pourrait y avoir entre un antérieur et un postérieur.

Du côté des guêtres fermées, on protège l’entièreté du bas de la jambe. Elles descendent un peu plus bas et protègent donc plus que les autres guêtres. De plus, elles sont obligatoires lors d’un parcours de cross.

Les guêtres aérées

Ces guêtres-ci sont comme des guêtres ouvertes sauf qu’elles possèdent des entrées d’air sur les côtés. Cela permet une meilleure circulation de l’air autour de la jambe, ce qui en diminue la surchauffe. C’est donc un bon compromis si on souhaite protéger son cheval tout en diminuant les risques de blessures à long terme.

© Pixabay // Bandes polo posées sur les 4 membres du cheval

Les bandages

Les bandages sont des bandes que l’on enroule autour des jambes. Il en existe deux types : Les bandes de travail et les bandes polo.

Les bandes polo

Très facile à poser, elles protègent principalement des frottements et des blessures qui peuvent provenir d’éléments extérieurs (frottement avec le fer, un caillou etc.). On les reconnaît grâce à leur matière polaire, qui est d’ailleurs agréable à manipuler.

Les bandes de travail

Constituée d’un matière plus élastique que les bandes de polo, elles nécessitent d’être posée avec une flanelle. Leur manipulation est donc plus compliquée car une bande de travail mal posée peut engendrer un garrot, ce qui peut être très néfaste pour le membre. Ceci dit, elles assurent un meilleur soutien que les bandes de polo et elles possèdent un avantage de contention pour absorber les chocs. Lorsqu’un cheval se remet doucement au travail après une tendinite, il peut être intéressant de lui mettre des bandes de travail à le remise en route.

Dans les deux cas, les bandes protègent les tendons et les ligaments suspenseurs, en plus de protéger d’éventuelles blessures extérieures (cailloux, frottements). Il peut donc être intéressant de les utiliser à des moments précis mais leur utilisation prolongée est à éviter car elles augmentent fortement la chaleur interne des membres. Cela peut engendrer des tendinites sur le long terme. (Oui, oui, tu lis bien. Il est donc inutile de mettre au quotidien des bandes pour protéger des tendinites, puisqu’à long terme, c’est cela qui en créera).

En conclusion

Il vaut mieux éviter de couvrir les jambes de ton cheval, sauf si ta discipline le nécessite. En cross par exemple, je ne recommanderais pas de travailler sans protection. De même lors de l’équitation de travail, une écorchure est vite arrivée… Par contre, il est important de bien choisir ce que tu utilises et de laisser ton cheval sans guêtre ni bandage lorsque c’est possible. En dressage et lors du travail sur le plat, ton compagnon peut facilement se passer de toute protection.

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