Né à Lisbonne en 1925, Nuno Oliveira est un maitre portugais qui a marqué l’Histoire de l’équitation. Ce fut un écuyer incroyable, qui a laissé des marques indélébiles auprès de ses anciens élèves ainsi que dans l’équitation actuelle. Ceux qui ont eu la chance de bénéficier de son enseignement ne peuvent que témoiner de sa virtuosité !
A l’âge de 7 ans, Nuno a commencé à monter à cheval mais il n’a rencontré le maitre Miranda que 4 ans plus tard. A partir de ce moment, Nuno suit les cours de Miranda et c’est auprès de celui-ci qu’il apprend réellement l’équitation. Muni d’une passion débordante, Oliveira passait ses journées à cheval et aimait choisir les chevaux les plus compliqués afin d’aller toujours plus loin dans son apprentissage.

Ses débuts

Dans ses débuts, le maître portugais travaillait des chevaux sans avoir d’infrastructure équestre. Il travaillait essentiellement les chevaux de familles riches et des commerçants portugais. Ensuite, un propriétaire le remarqua et proposa à Nuno de s’installer dans la banlieue de Lisbonne. Il commença aussi à se produire en spectacle au Colisée des Recreios, qui fut une salle de concert. Son père le vécu d’ailleurs assez mal… et en 1948, il fut reconnu comme maître écuyer dans son pays natal, le Portugal.

Nuno Oliveira

Mais d’où vient son incroyable culture équestre ?

Le maître Portugais en a surpris plus d’un avec son immense culture équestre. Suite à un accident qui l’a immobilisé, Nuno en a profité pour dévorer les livres de la bibliothèque de son bienfaiteur de l’époque. Il a donc lu la plus part des traités de l’équitation disponibles à ce moment là et il s’est alors constitué une culture équestre incroyable.

Nuno Oliveira

Pourquoi est-il devenu célèbre ?

C’était un cavalier hors pair, qui s’est construit une réputation notamment grâce aux spectacles qu’il faisait au Colisée. Il a travaillé beaucoup de chevaux, principalement des lusitaniens mais pas que. Il adorait travailler les chevaux difficiles, afin de continuer à apprendre et à se surpasser. C’est comme ça qu’il a monté des chevaux dit « indomptables » par certains (Je mets indomptable entre guillemets, car pour moi, tout cheval indomptable peut-être domptable si on le respecte et le comprend).
Nuno a aussi enseigné dans le monde entier. Il partait régulièrement à l’étranger afin de donner des stages par-ci par-là. En plus de cela, il enseignait dans son propre manège et les citoyens se déplaçaient du monde entier pour venir le voir. Il commençait d’ailleurs ses journées à 5-6h du matin afin de profiter de la tranquillité des écuries à cette heure où il n’y avait personne.

Son caractère

Nuno n’était pas réputé pour son caractère facile, que du contraire, certains le qualifiait même de colérique… Néanmoins, il reconnaissait qu’il n’était pas toujours facile et il est même allé jusqu’à la dispute dans ses lettres avec certains de ses correspondants. Malgré tout, notre écuyer portugais était doté d’une grande sensibilité, aussi bien à cheval qu’avec les humains. D’ailleurs, il aimait travailler ses chevaux en musique et plus particulièrement sur un air d’opéra.

Dans son équitation, il s’est plutôt tourné vers une équitation latine et haïra l’équitation germanique, trop mécanisée pour lui. Le monde de la compétition n’était pas son fort car il pensait que celui-ci mécanisait les chevaux et leurs cavaliers. Pour lui, l’équitation « mécanisée » manque de sensibilité et de psychologie. Il voyait l’équitation comme un art, une discipline dans laquelle il faut faire preuve de sensibilité et d’écoute envers sont cheval. Pour lui, il faut délaisser la technique et monter avec son cœur.

« L’art, c’est la sublimation de la technique par amour »

Nuno Oliveira

Ses écrits

Nuno avait une vie bien remplie car en dehors du travail des chevaux, des cours et des stages qu’il faisait à l’étranger, il a aussi passé pas mal de temps à écrire. Ses récits sont désormais des mines d’or pour les cavaliers avertis. En voici une liste non exhaustive :

• Haute école
• 1965 : Réflexions sur l’art équestre
• Souvenir d’un écuyer portugais
• 1983 : Principes classiques de l’art de dresser les chevaux
• Amalgame
• Elucubrations
• Souhaits et souvenirs
• 1983 : Propos d’un vieil écuyer aux jeunes écuyers
• 1986 : Les chevaux et leurs cavaliers
• Propos sur des croquis équestres
• 1991 : L’Art équestre